Histoire de l'Art - Histoire d'une oeuvre
Dans cette rubrique, vous retrouverez plusieurs oeuvres pour lesquelles vous découvrirez leur histoire, leur contexte historique et artistique. Une autre manière d'entrer dans l'histoire de l'art..
Les yeux de l'art
LES YEUX DE L’ART
Semur-en-Auxois, revue et corrigée
Que ça fait du bien quand les yeux de l’art et des artistes se penchent sur ce monde !
Pourtant l’art n’a rien de fonctionnel, et heureusement, il n’est pas fonctionnel. Il se penche sur l’humanité et sa Terre en s’attardant sur les bords de chemin, sur les taillis sauvages, sur les marges qui parlent autant de la route que si on se trouvait en son milieu balisé. Car la route balisée n’a de sens que parce qu’elle est signifiée par ses bordures qui ouvrent sur d’autres paysages, sur les possibles que la raison ignore, sur les espoirs qu’on exclut par ignorance.
Et l’art combat l’ignorance par le ressenti à fleur de peau, en battements de cœur et en émotion.
L’art est un vagabond qui traîne sur les bas-côtés, qui s’émerveille des lumières et des ombres, qui vit de plongée et de contre-plongée, de vagues et d’ondulé contre l’horizontalité des regards bardés d’œillères.
L’art ignore la peur, ou la vainc en l’utilisant comme une énergie créative.
La peur, la faim, la douleur deviennent colère et combat, mouvement et création.
L’art naît de l’esprit libre. Il ne peut être détruit. Car s’il meurt quelque part, il renaît ailleurs chez quelqu’un d’autre. Un relais dans le temps et l’espace, du passé au futur, d’un continent à l’autre. Il suffit d’un seul humain vivant pour reprendre le flambeau.
L’art ignore les frontières. Son univers est aussi grand que l’humanité entière, même au-delà.
Il est né avec le premier homme et se terminera avec le dernier vivant.
L’amour, la fraternité, les mains tendues sont des mots de son univers, sans exclusive, sans compétition, sans concurrence, hors des carcans de religiosité, hors des valeurs comptables de mécène. Il suffit de saisir ses propos, sa réactivité, ses élans.
"Docteur Folamour" de Stanley Kubrick, «Hiroshima mon amour» de Alain Resnais, «Godzilla» (le 1er opus japonais), chacun à leur façon, disaient déjà l’enfer et la folie nucléaire longtemps avant Tchernobyl et Fukushima. Et quand les drames se sont réellement produits, les images de l’art ont refait surface pour mieux parler du réel, comme une mémoire déjà présente de ce qui n'était pas encore, mais qu'on savait pourtant possible, peut-être inéluctable.
L’art parle d'ailleurs souvent avant le constat du réel. Une proclamation de ce qui est heureux, ou peut l'être, ou bien encore une prise de conscience de ce qui menace, de ce qui condamne, de ce qui déjà se détruit.
Les écrivains et les poètes promènent leurs chants de mots en prose ou en vers dans les prairies des âmes vagabondes, dans le creuset des douleurs oubliées, dans les chroniques de vie qui ne sont plus d'actualité, dans les songes d'une vie meilleure à laquelle chacun en ce monde aspire.
Comédies et tragédies de fiction évoquent l’humanité dans ses grandes épopées ou ses petites histoires qui font la grande mémoire du monde.
Le théâtre, comme celui de Bertolt Brecht, amène le spectateur à avoir un regard critique. Il suscite la réflexion et le jugement plus que l'identification, que ce soit par le rire ou les larmes.
Les scénarii hollywoodiens des films catastrophes pensaient déjà le 11 septembre bien longtemps avant le 11 septembre. Entre une tour infernale en feu et un requin tueur sur les côtes américaines du Pacifique, émerge le même personnage d'une société qui détruit, dans un spectacle où l'on ne voit d'abord que les trucages les plus performants.
Les comédies sociales britanniques font rire autant qu’elles émeuvent de ces petites vies presque sans importance qui disent que les « héros » sont des gens ordinaires avec des besoins presque ordinaires dans une situation placée sur le terrain artistique de l’extraordinaire.
Le commun devient singulier, l’anodin devient essentiel et dans les yeux de ces gens de passage, inspirés des artistes, surgit le rêve, l’envie d’aller plus loin, alors que la normalité de l’existence mise en tiroirs voudrait les en limiter.
Et ces gens de passage, êtres de fiction ne sont que des semblables, presque clones, à ces vraies personnes dans la vraie vie qui disent et qu'on n'entend pas. L'art cinématographique leur donne la parole à haute voix.
Les œuvres picturales ou sculptées nous entraînent dans le mouvement des couleurs, dans les champs en relief de premier plan en arrière-plan, vers ces contrées que chacun s’invente.
La musique et la danse nous offrent les tourbillons de vie qui nous sortent de l’immobilité qu’on nous impose malgré la façade des belles idées vidées de leur sens.
Les photographes posent leur caméra sur des instants de lumière inattendue, sur des portions de paysages qu'on n'avait pas vues, sur des cadrages décalés qui disent le monde autrement, sur des scènes de vie qui émerveillent, interrogent ou bouleversent.
L’art donne de la profondeur au regard. Il fait voir l’invisible, il fait vibrer le moindre frisson, le plus petit souffle de vent et de couleur.
La vie sans l’art, c’est comme un océan sans houle, sans écume et sans tempête.
Pascal Marchand
Château de Malans - Haute-Saône - Art contemporain en pleine forêt
Château de Malans - Haute-Saône
Art contemporain en pleine forêt
C'est un drôle de château situé à Malans, juste à côté de Pesmes en Haute-Saône, à environ 50 minutes de Dijon.
A première vue, c'est un château comme de multiples châteaux, avec son parc verdoyant et sa forêt. Pourtant, tout est ouvert, le parc comme la forêt. Et comble du bonheur, on peut y dénicher de multiples oeuvres d'art contemporain comme dans un jeu de cache-cache pour découvrir des petites merveilles d'originalité qui s'intègrent dans la nature avec une évidence claire.
Cela s'appelle l'île-art. On peut y accéder dans le bois en venant de Pesmes ou de Malans à côté du château, vers les rives de la rivière Ognon. C'est gratuit. Il a même été mis à la disposition des visiteurs des petites plaquettes couleurs pour retrouver toutes les oeuvres dans le parc. Elle sont disponibles dans des sortes de boîtes aux lettres aux différentes entrées du domaine.
On peut y passer une heure comme deux ou trois, à traîner et à s'émerveiller, à monter et descendre des hauteurs de la forêt vers le parc du château jusqu'aux berges de l'Ognon.
Les artistes qui ont signé ces oeuvres habitent et travaillent pour beaucoup dans la région, certains viennent de Suisse et d'ailleurs. En commun, ils ont peuplé la forêt et le parc d'une vie étrange, de personnages troublants et de formes qui surprennent le regard. C'est souvent d'une grande beauté au milieu de ces arbres qui jouent les gardiens attentionnés de ce monde onirique et baroque, parfois aux limites du fantastique ou de la science-fiction. Ces "objets" étranges interrogent autant qu'ils fascinent, comme dans un rêve ici éveillé. Chacun trouvera sa réponse aux questions qu'il se pose devant des oeuvres à prendre comme elles sont, sans chercher à rendre rationnel ce qui apparaît avec évidence comme une balade hors du monde.
C'est à découvrir absolument pour une belle promenade de week-end ou de vacances. Une manière de s'échapper du quotidien le temps de quelques heures...
Histoire d'une oeuvre / Joan Miro - "Constellations" - 1939-1941
Joan Miro
"Constellations"
1939-1941
Il s’agit d’un ensemble d’œuvres peintes entre 1939 et 1941.
Même si elles portent toutes un nom différent, ces tableaux ont été regroupés sous l’appellation « Constellations » pour l’exposition de 1945 à la galerie Pierre Matisse de New-York.
Le biographe Jacques Dupin dira de cette exposition : « Par un singulier destin, les Constellations seront les premiers témoignages artistiques à parvenir d'Europe aux États-Unis d'Amérique à la fin de la guerre. L'exposition que Pierre Matisse en a fait en 1945 a été accueillie avec une très grande ferveur. »
Cette série de peintures commence par « La Femme au cerf-volant parmi les constellations ».
Joan Miro l’avait travaillée quand il séjournait chez son ami et collègue Georges Braque. Il l’avait poursuivie en Espagne à Vic et Mont-Roig.
Combien de tableaux composent cette série ? On ne sait pas précisément. On en décompte entre 23 et 30 selon les biographes ou selon la Fondation Miro de Barcelone.
En tous les cas, l’écrivain André Breton s’est appuyé sur 24 de ces œuvres pour l’écriture des poèmes d’un recueil intitulé « Constellations », ouvrage édité par Pierre Matisse en 1959. Ces textes sont illustrés de 24 fac-similés des peintures de Miro.
André Breton commente de cette façon ces fac-similés :
« Dans une heure d'extrême trouble, celle qui couvre de la première à la dernière ses constellations, il semble que, par une tension réflexe au plus pur et à l'inaltérable, Miró ait voulu déployer, dans l'éventail de toutes les séductions, le plein registre de sa voix. N'importe où hors du monde et, de plus, hors du temps, mais pour mieux retenir partout et toujours, jaillit alors cette voix au timbre de si loin discernable, qui s'élève à l'unisson des plus hautes voix inspirées. Pour peu qu'on y songe, du rapport d'une telle œuvre aux circonstances qui l’ont vu naître se dégage le même pathétique que la négation éperdue du chasseur dans le chant d'amour du coq de bruyère. »
Toutes les œuvres de cette série de peinture portent des noms à rallonge aux sonorités poétiques. Miro prenait beaucoup de plaisir à compléter son travail pictural de textes comme « Une goutte de rosée tombant de l’aile d’un oiseau réveille Rosalie endormie à l’ombre d’une toile d’araignée » – 1939 – 65 x 92 cm – The University of Iowa Museum of Art, Mark Ranney Memorial Fund.
Joan Miro - Une goutte de rosée tombant de l’aile d’un oiseau réveille Rosalie endormie à l’ombre d’une toile d’araignée
La plupart des tableaux de la série des Constellations appartiennent désormais à des collectionneurs privés comme la « Femme à la blonde aisselle coiffant sa chevelure à la lueur des étoiles » (1940) – gouache et peinture à l’essence de papier, 38 x 46, collection particulière.
Joan Miro - Femme à la blonde aisselle coiffant sa chevelure à la lueur des étoiles
Ou encore les « Femmes encerclées par un vol d’oiseau » (1941) – peinture sur essence de papier, 40 x 38 cm, collection particulière.
Joan Miro - Femmes encerclées par un vol d'oiseaux
Les plus célèbres constellations peuvent être vues à la Fondation Joan Miro de Barcelone. C’est le cas de « L’Etoile du Matin » (1940) – Tempera, gouache, pastel sur papier - 38 x 46 cm.
Joan Miro - L'étoile du matin
Cette œuvre a été peinte à Vic en Espagne. Joan Miro a parlé de ce travail à Roland Penrose en ces termes : « Une fois terminé mon travail à la peinture à l'huile, j'ai trempé mes pinceaux dans l'essence, et je les ai essuyé sur des feuilles blanches sans idée préconçue. Ce barbouillage m'a mis de bonne humeur et a provoqué la naissance de multiples formes : personnages animaux, étoiles, ciel, lune, soleil(…) »
En mélangeant les matériaux qu’il utilise, le peintre arrive à créer un monde d’une richesse incroyable dont les éléments fourmillent sur un fond gris, bleu, ocre. Cela donne un ensemble vaporeux dans lequel la mine de crayon passe et repasse, tourne dans tous les sens. La ligne prend vie, semble s’emmêler. Elle des tours autour de formes étranges où on croit deviner une animal à quatre pattes avec des crocs et une langue rouge en forme de flèche dont l’extrémité devient noire.
Sur la droite on croit deviner une femme dans la représentation habituelle qu’en fait Miro : une amande entourée de poils. Cette forme possède cinq yeux, ce qui lui permet de regarder dans toutes les directions du tableau. C’est une métaphore pour exprimer l’idée qu’elle contemple tout l’univers.
Un autre de ces tableaux célèbres de la série « Constellations » est exposé à New-York au Metropolitan Museum of Art. Il est intitulé « Vers l’arc-en-ciel » (1941) – Gouache et peinture à l’essence sur papier. Cette toile fut peinte à Mont-Roig en Catalogne.
Elle est paradoxalement très rigoureuse dans un foisonnement au mouvement ordonné comme une horloge. Joan Miro utilise des couleurs pures d’où dominent le bleu outremer, les jaunes, verts, orangés. Même en emploi restreint, ces teintes sont si bien agencées qu’elles donnent une impression de richesse et de puissance.
Posées sur des fonds rose, gris, ocre et piqueté de blanc, un rassemblement de formes diverses semble monter vers le ciel. L’idée d’un chemin vers l’espace est suggérée par deux lignes qui se rejoignent au milieu de l’œuvre sous une sorte de tête noire ornée d’un bandeau bleu en guise d’yeux. D’autres formes se détachent de cette « tête », de couleur noire aussi avec des tâches vertes ou oranges comme un nez et des oreilles. Les yeux-nouilles rappellent que l’artiste était pataphysicien, c’est-à-dire proche des idées exprimées dans le livre d’Alfred Jarry en 1897-1898, « Gestes et Opinions du Docteur Faustroll, pataphysicien », une science des solutions imaginaires cherchant des solutions particulières à ce qui ne se cherche pas, en somme une approche artistique de la science ou, à l'inverse, une approche scientifique de l'art. Une démarche à l’image du personnage de la pièce de théâtre de Robert Flers et Gaston Arman de Caillavet, intitulé « La belle Aventure », qui disait : « Je m’applique volontiers à penser aux choses auxquelles je pense que les autres ne penseront pas. »
Joan Miro - le Carnaval d'Arlequin
Joan Miro - Le Jardin - 1925 - (version sur aluminium)
Vidéo animation - Le jardin de Joan Miro
Autre film d'animation sur l'oeuvre de Joan Miro
Voici d’autres œuvres de Miro dans le même style pictural.
Avant de développer son style de peinture très spécifique et reconnaissable (un aspect du surréalisme), Joan Miro avait peint dans les années 1920 dans un style plus détailliste, presque naïf.
En voici quelques œuvres :
Joan Miro - Village et église de Mont-Roig - 1919
Joan Miro - La Ferme - 1921-1922
Galerie de photos
Coloriages à imprimer
Vidéo sur le travail de Joan Miro
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Histoire d'une oeuvre / Les montres molles - "La persistance de la mémoire" - Salvador Dali - 1931
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Histoire d'une oeuvre / Les montres molles - "La persistance de la mémoire" - Salvador Dali - 1931
Les montres molles
"La persistance de la mémoire" – 1931
Salvador Dali
Huile sur toile - 24 x 33 cm
New-York – Museum of Modern Art
Pour comprendre cette toile comme une bonne partie de l'oeuvre de Salvador Dali, on peut revenir sur sa définition de ses objectifs artistiques.
Il disait : "Toute mon ambition consiste à matérialiser avec la plus impérieuse rage de précision, les images de l'irrationnalité concrète."
Pour se permettre d'atteindre cet état très paradoxal, Dali cherchait à provoquer en lui une tension telle qu'elle le place dans des états d'extrême angoisse. Par exemple, il fixait des corps d'insectes ou de hérissons morts. Il cherchait à brouiller la limite qui sépare l'imagination et la réalité. C'est la base du travail des surréalistes.
Cette situation quasi paranoïaque libérait en lui l'esprit de création. Cela produisait dans sa tête des images à plusieurs lectures dans lesquelles un objet réel pouvait avoir de nombreuses significations.
"La persistance de la mémoire" correspond parfaitement à cette approche surréaliste de l'art.
Le tableau impose au spectateur un monde reconnaissable mais pourtant étranger à une lecture conventionnelle. C'est un paysage onirique (du grec "oneiros" qui signifie "rêve", "songe"), aussi au sens propre de la psychanalyse qui a introduit ce mot dans le vocabulaire courant.
Cette impression de puissance est renforcée par la petite taille du tableau. Le spectateur ne voit d'abord qu'une vaste scène déserte avant de noter tous les menus détails du premier plan, entre autres les différentes montres molles à différents stades de leur désintégration.
En considérant que les montres (donc le temps et la mémoire) peuvent fondre et se ramollir jusqu'à se liquéfier, le peintre pose l'idée que nos moyens de compréhension du monde psychique ne sont pas si puissants et si efficaces que cela, et en particulier notre perception du temps.
Dix ans plus tôt, en 1920, Albert Einstein publiait sa fameuse théorie générale de la relativité dans laquelle il expliquait que la gravitation était une déformation de l'espace-temps.
Salvador Dali traduit presque littéralement dans "La persistance de la mémoire" cette idée de la déformation du temps.
L'oeuvre pose aussi la question de notre mort inéluctable.
Montrant chacun un horaire différent, les cadrans indiquent également que la mort est la fin de tous mais pas au même moment. En clair, l'idée de la mort est à la fois commune et individuelle.
Détails du tableau
1/ Les montres molles
Cette idée est venue à Dali un soir d'été. Il était victime de migraine. Cela l'empêcha d'aller au cinéma avec sa femme Gala. A la fin du repas, il remarqua le camembert qui coulait sur le bord de l'assiette. Alors qu'il contemplait le paysage sur lequel il travaillait, il eut alors l'idée d'y ajouter les montres molles. Quelques heures plus tard, le tableau était achevé.
2/ La créature étrange
On voit au premier plan un personnage étrange sur lequel une montre molle s'est enroulée. C'est une caricature de Dali lui-même qu'on retrouve dans un autre tableau. L'oeil immense de la créature s'est fermé. Elle est dans une position de contemplation, de sommeil ou de mort. Pour Dali, il faut surmonter les limitations du temps terrestre pour libérer sa conscience.
3/ le paysage désert
Côte rocheuse de Port Lligat
Il s'agit de la côte rocheuse près de sa maison de Port Lligat, au nord de Barcelone.
Sous le pinceau de Dali, souvent, les roches prennent la forme de créatures étranges. Par contre, ici, elles sont plutôt réalistes dans une lumière quelque peu mélancolique.
4/ Les fourmis
C'est la hantise de Salvador Dali, un symbole de putréfaction. Ce sont ici les seules créatures vivantes du tableau. Elles grouillent sur la montre orange. La mort fait son oeuvre...
Biographie de Salvador Dali
1922-1926
L'artiste suit des cours de peinture à l'Académie de San Fernando à Madrid. Il est très influencé par la cubisme et le mouvement Dada.
En 1926, il rencontre Pablo Picasso à Paris. Il commence alors à cultiver son personnage insolite et extravagant qui s'habille de façon bizarre avec une moustache digne de Diego Velasquez.
1927-1934
Salvador Dali et Gala
C'est la période de sa rencontre avec Elena Ivanovna Diakonova, plus connue sous le non de Gala. Leur liaison commence en 1929. Ils se marient en 1934.
Dali rejoint le groupe des surréalistes à Paris en 1929. L'année suivante, ils s'installe avec Gala dans une petite maison de Port Lligat, dans la province de Gerona, au nord de la Catalogne, en Espagne.
Ses positions ambiguës par rapport au fascisme (même s'il nie l'être) pose question au groupe des surréalistes qui l'excluent.
1935-1948
Dali participera à l'exposition surréaliste internationale de Londres en 1936.
Avec Gala, il va s'installer à New-York en 1940.
Son amitié avec Luis Buñuel sera mise à mal jusqu'à la brouille, Dali lui reprochant ses positions communistes et athées (pas de croyance en un dieu).
Il quittera les Etats-Unis en 1948.
1949-1989
Dali et Gala rentreront en Catalogne après la seconde guerre mondiale, même si le régime fasciste du général Franco est encore très puissant.
Son tableau artistique évolue alors vers la science et les mathématiques auxquelles il s'intéresse de plus en plus.
Il devient un catholique de plus en plus fervent.
En 1982, Gala meurt. Sept ans plus tard, il succombera à une crise cardiaque.
DALI et le Cinéma
Le surréalisme, fondé par André Breton, ne se limite pas à la peinture et à la littérature. Cela touche tous les arts, et même le cinéma.
Avant leur brouille, Dali et Luis Buñuel réaliseront les premiers films surréalistes.
Ils seront interdits dans de nombreux cinémas parce qu'ils transgressent de nombreuses limites acceptables pour l'époque, par exemple "Le chien andalou" en 1929 et "L'âge d'or" en 1930.
Plus tard, Dali collaborera avec Alfred Hitchcock. Il va concevoir les symboles de la célèbre séquence onirique du film "La Maison du Docteur Edwards" en 1945.
Objets et oeuvres inspirés des montres molles de Dali
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Histoire d'une oeuvre / Piet Mondrian et le groupe De Stijl - Début du XXème siècle
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Histoire d'une oeuvre / Piet Mondrian et le groupe De Stijl - Début du XXème siècle
Piet Mondrian et le groupe De Stijl
Ce groupe d'artistes naît en même temps que la publication du même nom. C'était aux Pays-Bas en 1917.
L'objectif pour les créateurs (l'artiste et poète Theo van Doesburg et le peintre Piet Mondrian), c'est de créer un forum pour les architectes, les décorateurs, les peintres.
Le groupe s'inspire de l'architecture moderniste de Frank Lloyd Wright (1867-1959) dont plusieurs maquettes sont exposées aux Pays-Bas durant l'année 1910.
Ils trouvent aussi leurs sources dans les écrits socialistes et utopistes et les récentes recherches sur l'abstraction. A cela, il faut ajouter le contexte de cette époque où des vitraux colorés commencent à apparaître aux Pays-bas dés la fin du XIXème (19 ème) siècle. Ils ont des surfaces teintées encadrées de lignes noires très fines. Ils influenceront la création du groupe, Piet Mondrian en tête mais aussi le décorateur Gerrit Rietveld (1888-1965).
On donnera le nom de néo-plasticisme à ce courant artistique dont le travail créatif fait le choix de se limiter aux trois couleurs primaires, plus le noir et le blanc. La composition est faite de ligne horizontales et verticales associées a des plans rectangulaires.
Pour maintenir l'équilibre et l'harmonie de l'ensemble, les artistes ne doivent pas recourir à la géométrie. Ces règles de base ne sont pas toujours respectées. Malgré tout, cela créera un style reconnaissable entre tous, même après la sécession de Mondrian en 1923.
L'association Cercles et Carré, à partir de 1929, organisera plusieurs expositions pour promouvoir le néo-plasticisme. Un d'entre elles est présentée à Paris à la Galerie 23 en 1930. On y verra des oeuvres de Piet Mondrian, mais aussi de Vassili Kandinsky (1866-1944), de l'architecte Le Corbusier et des membres du groupe Bauhaus.
Les trois peintres qui ont le plus d'influence dans le groupe De Stijl sont van Doesburg, Mondrian et Bart van der Leck (1876-1958). Ils commencent ce travail d'abstraction après avoir longtemps été des peintres figuratifs dans le style impressionniste et fauve. Ils représentaient alors le monde naturel.
En choisissant de réduire les formes naturelles, ils mènent droit leur travail vers l'abstraction.
Van Doesburg par exemple réalisera plusieurs croquis simplifiés d'une vache avant d'arriver à des formes purement géométriques. Il introduit dans ses oeuvres des lignes diagonales pour donner un effet dynamique comme dans "Contre-composition en dissonances - XVI" (1925).
Théo van Doesburg - Composition en dissonances - XVI (1925)
Piet Mondrian préfère s'en tenir aux ligne verticales et horizontales, sans diagonale.
Van der Leck rencontrera ces deux artiste desquels il s'inspirera pour son travail.
Les oeuvres des ces artistes (entre 1917 et 1919) sont si ressemblantes parfois qu'il est difficile de savoir qui en est l'auteur. Mais ces sont les tableaux de Piet Mondrian, à la fois précis et remplis d'harmonie, d'austérité, qui représentent le mieux ce courant artistique du début du XXème siècle.
Les oeuvres de Mondrian, malgré l'économie de moyens assez étonnante, ont une profondeur issue de l'intersection des lignes verticales et horizontales, avec la juxtaposition de plans colorés que le fond blanc qui permettent au spectateur de s'immerger au coeur de l'oeuvre.
Du point de vue de l'architecture et de la décoration d'intérieur, l'objectif est encore d'immerger le spectateur en cherchant à abolir la mystique de l'art pour le rendre accessible au quotidien. Le groupe De Stijl avance dans une même recherche aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Leur désir est de créer une société où l'individu fusionne avec la communauté. Dés 1917, Gerrit Rietveld conçoit des meubles aux nouvelles formes architecturales. Ces objets d'intérieur modulaires sont considérés dés 1934 comme les premiers meubles à monter soi-même.
Le peintre, sculpteur et architecte Georges Vantongerloo(1886-1965), un des fondateurs du groupe, disait à propos de la démarche de De Stijl : "Il n'est pas nécessaire de parler de l'art dans des termes de la nature. Il est parfaitement possible d'en parler dans des termes de la géométrie et des sciences exactes."
Son oeuvre "Interrelation de volumes" en 1919 exprime complètement cette thèse. Sculpté dans un seul bloc de grès, elle ressemble autant à une version avant-gardiste de l'art qu'à des formes d'une civilisation ancienne.
Georges Vantongerloo - Interrelation de volumes - 1919
Pour ce qui est de Piet Mondrian, voici quelques oeuvres figuratives réalisées autour de 1907-1910, très loin encore de l'abstraction vers laquelle il tendra dix ans plus tard.
Piet Mondrian - By the sea - 1907
Piet Mondrian - Villa next door - 1907
Le travail de De Stijl et Mondrian en particulier a toujours une grande influence sur la mode, l'architecture, le design et la décoration d'intérieur d'aujourd'hui. En voici plusieurs exemples...
Mappemonde dans le style Piet Mondrian
Galerie de photos d'objets et de lieux inspirés par Piet Mondrian
Coloriage à imprimer
Vidéo Piet Mondrian
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Tête monumentale Moai – Île de Pâques
XIème – XVème siècle –
Hauteur : 1,70 m
Paris – Musée du Quai Branly
Pavillon des cessions du Musée du Louvre
L'île de Pâques fut habitée pour la première fois par des Polynésiens égarés vers l'an 500. Ils y créèrent une civilisation exceptionnelle qui s'acheva dans un chaos que personne ne comprend encore.
Isolée dans le Pacifique à des milliers de kilomètres de l'île la plus proche, elle fut découverte ensuite par Jacob Roggeveen en 1722... le jour de Pâques, d'où le nom donné à cette île. C'est là que les voyageurs firent face à ces têtes monumentales dont certaines pouvaient atteindre plus de 10 mètres de haut et peser plus de 20 tonnes (20.000 kilogrammes). Leur corps est enfoui sous le sol. Elles proliféraient sur l'île.
Ces sculptures géantes correspondaient à l'âge d'or de cet endroit du Pacifique au large de l'Amérique du Sud. 15.000 habitants, les Moais, y vivaient alors.
Mais les incessantes luttes de clans, selon la légende, entre Longues Oreilles et Petites Oreilles, mirent fin à cette âge d'or.
Chaque statue représentait sans doute, soit un dieu, soit un éminent ancêtre. Elles étaient de toute évidence dressées face au village qu'elles étaient censées protéger. On dit que ce sont les Longues Oreilles qui ont initié ce rite des statues monumentales. Mais ils ont été vaincus et massacrés par les Petites Oreilles qui, en signe de victoire, renversèrent les statues à terre. Ce fut alors la fin de la fabrication de ces statues.
Le spectacle de ces oeuvres, soit debout, soit à terre, a donc été découvert à l'arrivée des marins au XVIIIème siècle. Ils avaient face à eux un mystère encore en grande partie irrésolu. Même si on a trouvé des outils à l'abandon dans le volcan où étaient sculptées les oeuvres, et aussi des statues inachevées, on ne sait pas vraiment pourquoi elles ont été érigées (en dépit de certaines hypothèses). On ne sait pas non plus avec précision comment elles ont pu être installées là où elles se trouvent et comment cette civilisation si riche et si puissante a pu décliner aussi vite.
Certaines recherches récentes semblent accréditer l'idée que leur emplacement indiquerait des points de présence d'eau douce. D'autres recherches se poursuivent encore pour chercher à comprendre peut-être ce mystère.
Les Moai
En langue maori, on les appelait aussi les Rapa Nui. On sait qu'ils n'étaient pas destinés à une activité particulière. C'était le chef de la tribu qui décidait du rôle de chacun, de son métier : pêcheur, paysan, ouvrier à la carrière de Moai.
On sait que ces derniers taillaient la pierre sur les pentes du Volcan Rano Ranuku. Au bout d'un an, certaines statues restaient inachevées. Celles qui étaient terminées étaient acheminées jusqu'à la côte. Etaient-elles dressées sur une luge en bois ou basculées sur de tronc en tronc ? Personne ne le sait aujourd'hui. Au final, elles étaient installées sur le sanctuaire (ahu) au bord de la mer.
Les statues monumentales Moai de l'île de Pâques restent une énigme, un mystère d'un beauté extraordinaire et insondable. Sur cette île de culture maori, le voyageur et l'artiste n'ont plus qu'à se laisser porter par ce spectacle extraordinaire d'un monde ancien qui tait ses secrets face au déferlement de l'océan.
L'île de Pâques est située en Polynésie, dans la même zone géographique que la Polynésie française à l'instar de Tahiti (donc en Océanie), mais elle appartient au Chili.
Elle se trouve à l'extrême est de la Polynésie, très isolée du reste des archipels de cette région du monde. Voir carte ci-dessous avec l'île de Pâques (Eastern Island) à l'extrême est.
Le parlement chilien est en train de changer le nom de l'île.
Son nouveau nom ? Rapa Nui, en référence à celui donné par Hotu Matu’a, premier chef de cette tribu insulaire. “La dénomination “île de Pâques” est complètement étrangère à leur histoire” a souligné Osvaldo Andrade, l’un des députés à l’origine de ce projet de loi présenté initialement au Congrès en 2016.
Elle porte ce nom depuis 2018, souvent associé à celui initial donné par ses colonisateurs.
Coloriages à imprimer
Galerie d'images de l'île de Pâques
Vidéo sur le mystère de l'île de Pâques
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La Karrière de Vill'Art à Villars-Fontaine - Le Street Art des Champs
La Karrière de Vill'Art à Villars-Fontaine - Le Street Art des Champs
Depuis plusieurs années, une ancienne carrière de Villars-Fontaine, à côté de Nuits-Saint-Georges, a été réaménagée en lieu de création artistique.
Les grands artistes internationaux du Street Art sont venus dans la campagne bourguignonne pour y laisser quelques oeuvres magistrales sur les parois lissées à leur intention.
Chaque année à la fin août, pendant une semaine, des animations accompagnent le travail de création qui se termine le week-end par une inauguration officielle avec spectacles.
Durant l'année, La Karrière est ouverte au public le dimanche, avec entrée participative (chacun peut donner ce qu'il souhaite), une occasion de découvrir ce lieu si particulier qui évoque un art urbain au fin fond de la campagne.
De quoi être surpris autant qu'émerveillé, de quoi sortir de son espace-temps et de son espace géographique, quelque part entre un lieu terrestre improbable transformé par des artistes inspirés auxquels on a laissé libre cours et une planète Mars habitée par d'étonnants habitants uniformément blancs, bavards en silence.
Oui ! C'est une autre planète avec ses personnages étranges en bandes plâtrées qui vous accueillent dans cet univers merveilleusement décalé, comme l'homme-sentinelle assis juste à l'entrée, fixant la route sans bouger.
Le lieu est géré par l'association locale Vill'Art. Des projets de créations de sculptures sont en cours pour densifier cet univers créatif d'ici quelques années, et bien sûr d'autres artistes prévus pour l'an prochain dans cette carrière en mouvement perpétuel.
A découvrir seul ou avec des amis, en famille ou en couple. A ne pas rater !
Galerie-Photos de la Karrière
Exposition d'élèves de 6ème aux portes ouvertes de l'ENSA (Les Beaux Arts) à Dijon
Exposition d'élèves de 6ème
aux portes ouvertes de l'ENSA (Les Beaux Arts) à Dijon
Dans le cadre des journées Portes Ouvertes de l'ENSA (Ecole Nationale Supérieure d'Art de Dijon), autrement les Beaux Arts, la classe de 6ème de SHAAP du collège des Lentillères (Classe à Horaires Aménagés Arts Plastiques) a présenté une exposition des oeuvres réalisées par les élèves.
En quoi, cela concerne-t-il l'école des Cèdres de Quétigny ? Tout simplement parce qu'une ancienne élève y est inscrite et a participé à ce travail. En effet, depuis le mois de septembre 2017, Sarah J., comme les autres camarades de cette classe, bénéficie et est actrice des travaux de ce groupe un peu particulier où les arts plastiques y sont très développés. Entre ateliers au sein même du collège sous la direction du professeur d'arts plastiques, avec des intervenants du Consortium et de l'ENSA, avec des visites et des ateliers dans ces hauts lieux de l'art à Dijon, les enfants de cette classe peuvent développer toutes leurs capacités créatives, individuellement et en groupe. Les oeuvres présentées à l'ENSA étaient là pour en témoigner.
Elles étaient à la hauteur de l'ensemble des travaux d'étudiants qu'on pouvait découvrir dans l'ensemble du bâtiment.
Ces journées Portes Ouvertes, au-delà des inscriptions potentielles pour l'année suivante, ont montré combien l'art est essentiel dans le monde d'aujourd'hui, comme il est libérateur d'énergie et de création. Il n'est pas étonnant que cet art contemporain ait pris tant de place dans notre quotidien urbain et même rural. Notre environnement n'est plus seulement fonctionnel. Une ville, un village, des voies de circulation, des lieux de travail trouvent dans l'art une autre respiration qui permet de donner à la vie un souffle différent, une manière de regarder ce qui nous entoure d'un autre oeil, en prenant le temps de vivre ces lieux a contrario du rythme que le monde professionnel impose souvent.
Que de jeunes enfants puissent participer à cet élan créatif est un vraie chance. Cela amène à une réflexion différente sur le sens de nos vies, sur notre lien aux autres, sur l'idée qu'on peut se faire de ceux qui nous entourent, sur l'avenir de notre monde. Au-delà de l'art, il est aussi question de citoyenneté. L'art n'a pas comme unique but de parler de beauté (d'ailleurs est-ce réellement son but ? Et, de plus, qu'est-ce que le beau ? Vaste question...), mais surtout de nous interroger sur la signification de nos existences au travers des émotions, des images qui bousculent ou nous interpellent par les formes et les couleurs, par l'incongruité et parfois une forme de désordre qui s'oppose à l'ordre établi.
Vous pouvez retrouver l'esprit du travail de cette classe de SHAAP du collège des Lentillères dans la galerie-photos qui suit
Et voici quelques images des oeuvres présentées par les étudiants de l'ENSA lors de ces journées portes ouvertes
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Mouvements artistiques - Le Surréalisme et le mouvement Dada
Le Surréalisme et le mouvement Dada
C'est l’un des courants les plus importants du XXème siècle. Le surréalisme naît à Paris dans les années 1920.
Son influence s’étendra jusqu’à la fin du siècle et même encore aujourd’hui.
portrait du poète André Breton par Victor Brauner (1934)
Son nom désigne d’abord le mouvement littéraire d’un groupe de poètes français en avance sur son époque (parmi eux André Breton et Louis Aragon). A travers ces œuvres, étaient décrits des événements bizarres ou fondés sur la coïncidence. La première fois que ce nom est utilisé, c’est sous la plume de Guillaume Appolinaire en 1917, mais il sera généralisé plus tard par André breton et Louis Aragon qui lui donneront ses fondements théoriques. En effet, pour ces artistes, l’art a pour but de libérer l’inconscient. Selon ces artistes, l’être humain est hanté par trois préoccupations majeures : le sexe, la violence et la mort. Et notre société occidentale et son cadre rigide ne permettent pas, selon eux, une vie harmonieusement instinctive de l’individu.
Plusieurs membres de ce cercle de pensée sont issus du mouvement Dada (début du XXème siècle), initié entre autres par Tristan Tzara, mouvement qui remettait en cause l’art officiel et son rôle collaborateur et consensuel dans les années d’avant première guerre mondiale. Les expressionnistes pensaient que la guerre permettrait un renouveau de l’art au contraire des dadaïstes qui pensaient que l’art officiel avait trahi l’Humanité et c’est le rejet de cet art qui donne tout son dynamisme à cette nouvelle conception de la création. Dans certaines pièces de théâtre dada de cette époque, en particulier dans une oeuvre de Philippe Soupault et Louis Aragon, on voit apparaître des acteurs dans le public qui remettent en cause à corps et à cris une pièce faussement traditionnelle et complètement déjantée. Tout cela se termine en lancers de fruits et légumes entre scène et salle. Le vrai sujet n’était le contenu de la pièce mais la manière de réagir à l’œuvre présentée, comme une remise en question de la forme artistique.
Hugo Ball au Cabaret Voltaire en 1922
Pendant la première guerre mondiale, de nombreux artistes de cette mouvance partent en exil dont l’écrivain Hugo Ball (1888-1927) qui s’installe en Suisse. En mai 1916, avec d’autres amis artistes, il fondera le Cabaret Voltaire, à Zürich, là où seront présentées les premières performances Dada. Ce courant artistique se développera jusqu'à New-York grâce aux artistes français Marcel Duchamp (et son célèbre urinoir) et Francis Picabia.
En privilégiant l’absurde, Dada sape la croyance naïve et sans questions en l’efficacité de la raison et de la science. Il s’interroge sur ce qu’est une œuvre d’art et questionne la valeur culturelle de l’art. Il remet en cause les notions de valeur matérielle dans une société profondément matérialiste.
Le surréaliste André Breton apprécie fortement le mouvement Dada qu’il analyse dans la revue « Littérature ». Il aime sa spontanéité et l’iconoclasme de sa pensée. Par contre, il rejette son côté nihiliste (destructeur, sans futur) et sa négation de l’art. Plusieurs écrivains et peintres feront le chemin de Dada vers le Surréalisme comme Louis Aragon et Max Ernst.
Cependant André Breton pense que les collages dadaïstes représentent un instrument très intéressant pour la création poétique et la mise en avant d’aspects contradictoires de la réalité (la base du surréalisme). Dada permet ainsi d’accéder à une « sur-réalité ».
Max Ernst - Au rendez-vous des amis - 1922
Max Ernst sera l’un des spécialistes de ces collages. Il développera même des techniques de frottage consistant à passer une mine de plomb sur du papier qu’on pose sur différentes surfaces, aussi des techniques de grattage permettant des résultats inattendus et aléatoires avec des pigments travaillés sur une toile disposée au dessus de surfaces différentes. Cela donne des formes fantastiques comme les animaux volants de son tableau « Monument aux Oiseaux ».
Max Ernst - "Le Monument aux Oiseaux" - 1927
Dans leur quête de nouveaux espaces de la pensée, ces artistes vont s’essayer à la création par de nouvelles approches : l’hypnose, la drogue, l’alcool ou la transe. Ils vont aussi s’intéresser aux associations d'idées, à l’ « écriture automatique » de poèmes. Naturellement, dans leur démarche de libération de l’inconscient, ils se rapprocheront de la psychanalyse de Sigmund Freud en s’inspirant de leurs rêves. Cela donnera aussi naissance à des « dessins automatiques » à la manière des poèmes cités précédemment.
L’artiste catalan Joan Miro (1893-1983) intégrera les surréalistes par l’intermédiaire d’André Masson (1896-1987). A son tour il se livrera à des créations de hasard. On parlera de son travail comme d’un art onirique. On peut aussi le qualifier d’ « halluciné ». En effet, les tableaux qu’il réalisera au début des années 1920 montre ses hallucinations provoquées par la faim. Les paysages qu’il a peints sont remplis d’étranges créatures amibiennes (unicellulaires) ou des personnages en forme de bâtons.
Le surréalisme, au-delà de ses créations, plus loin et plus fortement que Dada, a fortement bouleversé le monde de l’art car il a permis de poser la question du rapport entre l’art et la réalité, entre le fonctionnel et l’artistique, entre la pensée et le quotidien. Il a osé s’aventurer sur des territoires mentaux inconnus, sortir des zones de confort et explorer d’autres formes de création. Il a été comme une liberté nouvelle encore importante de nos jours, sans doute plus encore en posant de l’espoir pour le futur.
Il a influencé des pans entiers de la création au-delà de l'écriture, de la peinture et de la photo. Le surréalisme influencera aussi le design, la pensée politique comme une forme d'insurrection à l'ordre établi, le théâtre, la musique...
Canapé design inspiré du surréalisme
Parmi les grands artistes du surréalisme, citons Salvador Dali, Max Ernst, René Magritte, Francis Picabia, Jean Arp, Man Ray, Joan Miro
Quelques oeuvres surréalistes en galerie
Coloriages
Coloriage Joan Miro
Coloriage René Magritte
Coloriage Salvador Dali
Coloriage Salvador Dali
Histoire d'une oeuvre / "Le Cri" - Edvard Munch - 1893
Le Cri
Edvard Munch – 1893
Technique – Tempera sur carton (une des cinq versions)
Dimensions :
Galerie Nationale d’Oslo (Norvège) – Nasjonalgalleriet, Oslo
Le tableau (plutôt les tableaux)
Voici un tableau connu mondialement. L’expression du personnage central a donné lieu à des explications multiples qui ont encore des échos pour l’humain d’aujourd’hui.
Le Cri (Skrik en norvégien) est une œuvre qualifiée d’expressionniste. Edvard Munch, son auteur, est norvégien. Ce tableau existe en cinq versions dont trois à la peinture, une au pastel et une autre en lithographie.
Edvard Munch exécuta donc cinq versions de son œuvre majeure. La plus célèbre est la tempera sur carton.
Le terme tempera ou tempéra ou bien encore tempura (du latin : temperare, « détremper ») désigne une technique de peinture basée sur une émulsion, qu'elle soit grasse ou maigre : peinture « a tempera ». Pour préciser la nature de l'émulsion, on énonce simplement les composants : tempera à l'œuf, tempera grasse à la colle de peau, etc.
La version tempera du Cri de Munch se trouve au Musée Munch d’Oslo. Elle mesure
Une troisième version est une propriété du musée Munch.
Quant à la quatrième, elle appartenait au milliardaire norvégien Petter Olsen avant qu’elle ne soit vendue le 2 mai 2012 à un acheteur anonyme pour la somme rondelette de 119,92 millions de dollars (soit environ 102 millions d’euros). C’est un record qui dépasse le « Nu au plateau de sculpteur » de Picasso (106,5 millions de dollars).
La cinquième version du Cri est une lithographie de 1895 qui est exposée à Berlin.
Le paysage en arrière-plan représente le fjord d’Oslo, vu d’Ekeberg.
Symbolique et interprétation
Cette œuvre est donc classée comme expressionniste.
En réaction à l’impressionnisme, l’expressionisme est un courant artistique et pictural (né en Allemagne en 1905) qui se veut antinaturaliste et qui cherche à explorer les méandres de l’âme humaine avec une fascination particulière pour la mort, pour les complications de l’esprit dans des paysages angoissants avec des visages torturés.
La vie d’Edvard Munch peut expliquer en partie ce parcours artistique puisque le jeune enfant né en 1863 à Loten, a vu dés l’âge de 5 ans, sa mère et sa sœur mourir de la tuberculose. Et très tôt, il explorera, par le dessin, les faces les plus sombres de l’existence et la solitude humaine.
Le Cri symbolise l’angoisse existentielle de l’homme moderne, la difficulté de se trouver une place dans le monde contemporain. Ce cri tragique a été poussé dans la société scandinave, conformiste, puritaine et bourgeoise de la fin du XIXème siècle.
Si le tableau marque encore les esprits au XXIème siècle, c’est que la question qu’il aborde est encore d’actualité, autrement, dans des sociétés où la machine prend de plus en plus de place, où la place de l’humain est remise en question, autant dans ses rapports au travail que dans ses liens avec ses congénères. La question de l’oppression en opposition à la liberté de l’être prend son sens autant dans les sociétés d’hier que dans celles d’aujourd’hui.
En ce sens, entre autres, le tableau n’a rien perdu de sa modernité. On pourrait même dire qu’il est intemporel.
Quelques mots de Munch
Le 22 janvier 1892, Edvard Munch a écrit ses quelques mots qui donnent un éclairage plus précis sur son œuvre :
« Je me promenais sur un sentier avec deux amis – le soleil se couchait – tout à coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville – mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété – je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature. »
Contexte de l’époque
Un professeur d’astrophysique du Texas a analysé le rouge flamboyant de ce coucher de soleil. D’après lui, il aurait été vraisemblablement provoqué par les cendres émises lors de l’éruption du volcan Krakatoa en 1883, un volcan indonésien en forme d’archipel, situé dans le détroit de la Sonde entre Sumatra et Java. Ses études tendraient à montrer des liens de date entre ce phénomène naturel et les impressions exprimées de Munch.
Par ailleurs, on peut remarquer de grandes ressemblances du personnage central du tableau avec une momie chachapoyas du Pérou. L’historien d’art, Robert Rosenblum, rappelle que Munch aurait découvert cette momie lors d’une exposition à Paris et aurait pu s’en inspirer pour la première version de son Cri. Cette momie a aussi servi d’inspiration pour Paul Gauguin.
Vol du Cri
Le tableau sera volé le 12 février 1994. Trois mois plus tard il est proposé au gouvernement norvégien contre une rançon de 1,2 million de dollars. L’offre est refusée. Finalement, il sera retrouvé le 7 mai 1994 lors d’une descente de la police norvégienne en collaboration avec la police britannique et le Getty Center (musée du milliardaire Jean-Paul Getty, situé à Brentwood, Los Angeles. Jean Paul Getty a fait fortune dans l’exploitation du pétrole avant de créer sa fondation artistique, la Fondation Getty et son musée doté d’un fonds de fonctionnement de 700 millions de dollars).
Les responsables de ce vol seront condamnés en août 2004 à des peines de prison allant de 5 à 10 ans. L’un d’entre eux est mort d’une surdose d’héroïne en 2006.
Influence du Cri dans la peinture contemporaine
Le peintre islandais Erro (de son vrai nom, Guðmundur Guðmundsson) a fait plusieurs détournements de tableaux célèbres dont celui d‘Edvard Munch le Cri en 1967.
Le personnage de Ghostface dans les films d’horreur Scream présente un masque inspiré du cri de Munch.
Même la série télévisée Les Simpson montre à plusieurs reprises le tableau, surtout en parodie.
On retrouve même le Cri dans un album récent d'Astérix
On retrouve Le Cri dans le Street Art comme ici en Allemagne
"Condamné à l'agonie" - Graffiti librement inspiré du tableau de Munch près d'une voie de chemin de fer entre Sehnde et Lehrte (Allemagne)
Le Cri se retrouve aussi dans la musique avec la célèbre image du l'album et du film The Wall des Pink Floyd
Même la nature dans des ressemblances aléatoires nous parle du Cri, comme cet arbre photographié au début des années 2000.
En fait, cette œuvre reconnaissable de tous a été moult fois détournée ou parodiée, montrant par là même son actualité toujours présente. Si, dans le détail, chaque interprétation des détournements ou parodies peut être différente, dans le fond, cela repose toujours la même question existentielle de la place de l’humain sur notre planète.
Voici donc une œuvre qui peut être à la source d’une multitude de réflexion, de débats et de questionnement sur l’avenir de l’homme.
Autres parodies
Version Mickey
Version Le Chat
Version Joker
Version Minion
Version Tintin et Milou
Et pour les petits et mêmes les grands enfants, même s'ils sont adultes, le coloriage à imprimer
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